François Hollande a finalement décidé d’utiliser son droit de grâce pour accorder une remise gracieuse de peine à Jacqueline Sauvage. Il aura fallu la mobilisation de 450 000 personnes par pétition.
Évidemment, nous ne pouvons que nous réjouir de cette décision qui libère une victime de la violence patriarcale mais le combat doit continuer,car la vie de Jacqueline Sauvage n’est malheureusement pas une « situation humaine exceptionnelle » comme l’a dit le chef de l’État mais le quotidien de trop de femmes.
Il n’est en effet pas normal qu’une femme ait dû subir pendant 47 ans des viols et des violences répétées sans que son auteur en soit inquiété.
Il n’est pas normal qu’une femme victime de violences soit condamnée comme une criminelle de sang froid alors qu’elle n’a fait que défendre sa vie et l’intégrité de ses enfants, son fils et ses filles ayant également subi les violences du père.
Il n’est pas normal que 118 femmes (chiffre 2014) meurent en un an sous les coups de leurs (ex-)conjoints.
Le gouvernement se doit de mener une réelle politique offensive contre les violences faites aux femmes. Malheureusement, la baisse des budgets publics, la disparition de l’éphémère Ministère des Droits des femmes, ne nous donnent pas les signaux qui nous permettraient d’espérer.
Néanmoins, nous espérons que la Justice ne reproduira pas une telle erreur de jugement et que le Droit évoluera pour prendre en compte la situation spécifique et dramatique des femmes victimes de violences.