Tarek qui a été pendant de nombreuses années Président de la Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux rives était vraiment un citoyen actif sur les deux rives de la Méditerranée. Et même par sa participation à de nombreux Forums Sociaux Mondiaux, un citoyen du monde, pour que celui-ci soit demain meilleur qu’aujourd’hui.

Tout a été écrit dans les nombreux hommages qui lui sont rendus sur ses divers engagements et combats pour l’émancipation humaine, contre toutes les discriminations et les racismes et pour l’égalité des droits, tant en France qu’en Tunisie en particulier depuis la révolution du 11 janvier 2011.

Pour nous qui avons connu ses activités en France, nous voulons rappeler simplement quelques repères. Tarek a été syndicaliste aux Impôts, et il a été un militant politique depuis sa participation dans sa jeunesse au groupe marxiste-léniniste tunisien Perspectives.

Dans la constitution du groupe Alternative Citoyenne, en 2003, il apportait, avec Mehdi et Mouloud, son expérience des associations d’ex-immigré·es et des quartiers populaires.  Son élection au conseil régional d’Île-de-France a été voulue pour qu’il puisse développer le plus possible l’aide élémentaire aux associations, qui avaient ainsi un réel interlocuteur. Il l’assumait sur tous les terrains, pour la lutte du peuple palestinien, la régularisation de tous les sans- papiers et le droit de vote pour tous les résidents.

Mais, avant tout, c’était un militant associatif pour les droits et libertés en Tunisie.  En 2005- 2008, il avait réalisé des dialogues avec des organisations démocratiques tunisiennes afin de préparer la possibilité de changements appelant des forces et une orientation démocratique et socialement progressiste.  Il l’avait expliqué dans des réunions tenues en France, avec la FASE, pendant qu’il participait, à Tunis, à la préparation de la nouvelle constitution démocratique tunisienne. « Au printemps, je me suis engagé dans la création d’un rassemblement de partis et d’indépendants : le pôle démocratique et moderniste. J’ai constaté que l’ancrage à gauche n’était pas assez clair et que les pratiques ne sont pas assez démocratiques. En juillet, j’ai donc décidé de conduire une liste indépendante. Nous sommes tous engagés au quotidien autour des questions de l’immigration, de l’égalité, de la démocratie, de la lutte contre l’islamophobie, l’homophobie. » (Une interview dans Regards, par Aline Pénitot | 21 octobre 2011).  Il a tenu cette orientation jusqu’à sa mort, avec sa participation, notamment, à l’Appel pour un congrès national des mouvements sociaux et citoyens (FTDES mardi 24 août 2021).

Il avait pris sa place, en 2013-2014, dans la constitution de notre organisation, Ensemble !, au moment du regroupement des divers courants.  Sa maladie et son décès font ressentir le vide.

Mais nous le pleurons pour sa qualité toute personnelle ! Tarek, militant sérieux et infatigable, engagé pour la défense de multiples causes, était en même temps un être joyeux, sympathique et drôle. Toujours prêt à se moquer légèrement de lui-même pour ses kilos en trop, à boire un verre et même plusieurs en refaisant le monde à la fois sérieusement et dans la joie. Nous aurions quelques anecdotes à raconter.

C’est en gardant son souvenir que nous continuerons à mener les combats que nous avons partagés avec lui.

 

Pierre Cours-Salies, Roland Mérieux, Henri Mermé et Jean-François Pellissier

Militants et responsables nationaux d’ENSEMBLE !